Marion Zurbach

Je mène depuis plusieurs années une réflexion sur mon passé de danseuse classique et le lien intime que j’ai entretenu avec cette profession. Avec la performance « Gi_selle » , j’explore les archétypes du ballet, en repensant le récit tragique de cette oeuvre célèbre du 19ème siècle. Je me penche en particulier sur le personnage de Giselle, cette innocente victime née d’une vision profondément machiste de la femme et proposant un modèle de soumission empreint de romantisme.

« C’est beau comme le crime parfait, celui qui s’opère dans les récits et s’introduit dans les esprits. » 

Neil Höhener

I started to dream about this upcoming solo work with the curiosity in digging into supernatural characters that, referred to folkloristic culture, are meant as “freaks of nature”: physical unusual humans with extraordinary conditions and intersex variations. A very big inspiration came from the “Freak Shows” that were happening in the USA starting in the year 1840. In particular, I got fascinated by the siamese character: its handicap stays in the physical duality, which I think relies in each person. The two sides can be perfectly combined, to even reach a kiss, as much as being completely opposite but still necessary one to the other.

Vanessa Gerotto

2 corps et conducteurs dont des plantes et des objets métalliques entre autres constituent les éléments de base d’un jeu, à première vue absurde, de construction et de morphing de situations et de « circuits ». Ces derniers s’ouvrent et se ferment pour créer une partition sonore essentiellement composée de sons enregistrés, générés électroniquement ou en direct, harmonieusement traités.

Le but est de jouer avec les contrastes, un désordre apparent sur scène crée quelque chose de cohérent, un paysage sonore en arrière-plan, mettant en évidence la relation entre diverses petites actions et une image plus large.

À travers leurs opérations et leurs mouvements, les deux protagonistes humains se retrouvent parfois – selon ou malgré eux – dans le rôle d’explorateurs, d’animaux, d’officiers, d’enfants, d’amoureux, de découvreurs, d’étrangers, de chercheurs, d’amis, d’envahisseurs, et parfois aussi de victimes ou d’observateurs.

2 corps, donc, qui expérimentent différentes formes de relations avec d’autres composants pour former une série de collages visuels abordant avec simplicité et humour les formes de connectivité et d’organisations entre humains, non-humains, culture, nature et technologie.

Leur jeu invite, sans l’imposer, à reconsidérer certaines hiérarchies supposées. Nous souhaitons qu’il laisse un espace à chacun pour entrer librement en contact avec les thèmes, les réflexions et les questions qui imprègnent notre démarche, pour décider de se concentrer soit sur le paysage sonore, soit sur l’aspect sculptural des actions des performeurs, soit sur les thèmes de recherche, soit sur tous ces éléments ensemble.

Avec Michèle Benz, Vanessa Gerotto, Johanna Hilari, Coline Jud, Gaia Magrane, Kenny Niggli, Daniel Somaroo

Why does she cry? #2

Why Does She Cry ? est un triptyque sous forme de solo, duo et trio. Il essaie de travailler sur l’image de soi, attendue par notre société et de trouver une solution pour sortir du chemin déjà tracé.

Le désir de perfection est très fort dans notre société. On a envie de plaire et d’être irréprochable.On ne peut pas montrer notre côté crapaud.On se critique sous le regard de l’autre jusqu’à perdre confiance en soi. Et si on laissait voir nos défauts ? Et si on arrêtait de se cacher ? Le crapaud dans les légendes, sous sa vilaine apparence, devient souvent un héros. Et si on se permettait de se transformer en quelque chose auquel personne ne s’attendait ? Montrer ses fragilités et en faire sa force.

#2 est basée sur la comparaison. Les 2 interprètes se découvrent, s’observent, se reconnaissent, se jugent. Parfois sous forme de jeu, de dialogues, parfois dans l’absurdité. Mais à la fin, elles se rendent compte qu’elles sont dans le même “bateau”, qu’elles ont le même but final. Celui de pouvoir être différentes, comme elles le souhaiteraient. Elles unissent leurs forces pour continuer à avancer, à grandir.

Le spectateur découvre comment les préjugés, les injonctions ou autres remarques influencent nos comportements. A partir de cela les interprètes sont amenées à chercher une faille qui leur permet de se montrer réellement, en toute franchise et de dévoiler leur côté “crapaud” qui se cache derrière leur côté princesse.

Crédit photo Elsa Osmond

Frau Troffea

En 1518, à Strasbourg, a lieu une épidémie de danse d’une ampleur extraordinaire. Une femme, Frau Troffea, serait à l’origine de cette inquiétante contagion. Coupable pour les un·e·s, victime pour les autres, Frau Troffea se tient à la croisée des mœurs et de la science, du Moyen Âge et de la Renaissance, des oppressions et des insoumissions.

La libérant des accusations de folie ou de sorcellerie dont on a voulu la blâmer, Valentine Paley et Matthew Franklin font de Frau Troffea le giron d’une allégorie : celle des corps en mouvement qui, dans la rue ou dans leur chambre, s’arrachent aux pouvoirs qui les contraignent.
 
Par le biais de la danse, de la musique et de la scénographie se réécrit l’histoire d’une contamination positive. Les cartes de la chorémanie sont redistribuées : la « peste dansante » n’est plus une malédiction mais devient une opportunité pour laisser surgir d’autres voix, d’autres corps et d’autres images.

current currents

current currents touche aux identités, à l’intime. Le spectacle réunit cinq protagonistes en charge d’exposer, par le mouvement et par le chant, des manières d’être pluriel et des questions actuelles.
«… il dit qu’il aimerait bien se montrer différemment, et que du coup il va ouvrir un autre compte instagram, qu’elle se trouvait hyper belle ce matin et qu’elle avait regretté de ne rien pouvoir poster. Et que ce serait pas mal que je fasse un contrôle parental sur son temps d’écran. Qu’il aimerait qu’on l’aime, que cette fille dans sa classe l’aime. Que tous les autres de sa classe aussi l’aiment. Et que des fois, elle a de la peine à appréhender les attentes des autres. Et qu’elle aimerait bien être plus coachée, en général dans sa vie. Et qu’il aimerait bien avoir un patron en ces temps incertains. Un patron classique. Et qu’elle a l’impression qu’Hannah Arendt est sa meilleure amie, mais qu’en même temps, elle vient de faire une épilation intégrale.»

Cie Racine

« Le saviez-vous ?

Le corn flakes, ou flocon de maïs, est un délicieux accident multimilliardaire. Ce met aurait pour vertu un effet anti-aphrodisiaque et permettrait de lutter contre la masturbation. Ceci me mène donc à un deuxième accident, le jour de leur rencontre mes parents ayant tous deux manqués le petit déjeuner, 9 mois plus tard je les rejoignais sur la planète.

Morale de l’histoire : Le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée.

Se tromper c’est si doux. Ça veut dire qu’on peut refaire encore. J’adore les gens qui se cognent, je les trouve touchants. C’est comme mettre le feu à un papier très important et dire « OUPS ». Ou alors on peut aussi craquer son pantalon. »

Idée, chorégraphie et interprétation : Clara Delorme

Composition musicale et interprétation : Christian Garcia-Gaucher

Construction scénographie : Grégory Gaulis 

Accompagnement artistique : Nicole Seiler

Conception prothèses : Nagi Gianni

Production : Cie Racine

Co-production : Théâtre Sévelin 36

Résidences : Arsenic, Centre d’art scénique – Théâtre Sévelin 36 – Dansomètre, espace de création chorégraphique

Laura Dicembrino, Lia Beuchat & Akané Nussbaum

« Passionnées par la sensibilité, les perceptions sensorielles et la manière dont celles-ci peuvent se présenter de manière si unique chez chacun, Lia Beuchat, Akané Nussbaum et Laura Dicembrino mènent un travail en profonde introspection avec leurs sens et questionnent comment est-ce que l’humain exploite ces outils sensoriels dans ses interactions sociales au quotidien. Au travers du corps et du mouvement, leur recherche est une véritable invitation à (re)découvrir ce qui est si essentiel à notre présence, ce qui nous permet d’interagir, et ainsi d’exister. »

Soutien: Résidence au Quartier Culturel de Malévoz

Cie A M A

Dream Line est une pièce chorégraphique, qui explore les tentatives d’un corps à échapper au dispositif gestuel auquel il est contraint. C’est un portrait du corps au travail, qui s’appuie sur mon expérience de service dans un fast-food. Comment des mouvements imposés et cycliques agissent-il sur le corps ? Comment le corps peut-il résister de lui-même au geste de la productivité ?  

Chorégraphie et interprétation : Anna-Marija Adomaityte

Création sonore et lumière : Gautier Teuscher 

Coproduction : L’Abri, Genève 

Soutiens : Ville de Genève, Loterie Romande

Cie Champloo – Les Chorégraphiques #6

CRÉATION 2021 – 45 minutes – 6 interprètes

Six interprètes se mêlent, s’accordent, se superposent, se contredisent, s’harmonisent…Ils rendent ensemble un hommage à cette, pas si lointaine, utopie qu’il est possible. Juste possible. Le clan met en mouvement cette métaphore «des milles possibles» et se joue des codes chorégraphiques. De puissantes contraintes nous laisse assister à la naissance de sa créativité et sa spontanéité. Violents, hypnotiques, doux…les comportements varient au rythme des relations qui se nouent et se dénouent continuellement dans un décor en mutation constante.

Chorégraphie: Rafael Smadja assisté de Amaury Réot | Composition musicale et interprétation live: Yvan Talbot | Lumières: Rafael Smadja & Alizé Barnoud | Interprètes: Branca Scheidegger – Giulia Esposito  – Ernesto Marquez – Rafael Smadja – Yonas Perou  

Soutiens: Festival BreakThrough Zurich Festival | Les Chorégraphiques Vevey | cie Tenseï 

Les Chorégraphiques #6

13 au 17 janvier 2021